Si l’Amazone dispute au Nil le titre de plus long fleuve du monde, celui de « fleuve nourricier » est, lui, incontesté : pour les Anciens égyptiens, il était un dieu car, sans en comprendre l’origine, ils savaient ce qu’ils devaient à la crue annuelle du fleuve, captée par d’incessants travaux d’aménagement. Ses paysages ont ensuite fasciné les Romains et inspiré nombre de mosaïques « nilotiques », images du paradis Bien plus tard, c’est la quête de ses sources qui a obsédé tous les explorateurs européens et fourni des récits passionnants. Même colonisée par l’Empire britannique, l’Egypte a conservé la maîtrise de « son » fleuve, qu’elle a équipé d’une série de barrages pour en tirer des eaux d’irrigation, puis de l’hydro-électricité. Aujourd’hui plus que jamais, le Nil est un atout vital dans un pays à la croissance démographique ininterrompue et de « grands projets » sont en cours d’aménagements. Mais l’Egypte a perdu son exclusivité et doit désormais partager les eaux du fleuve avec les pays d’amont (Soudan et Ethiopie) qui érigent, eux aussi, des barrages pour soutenir leur développement. Les enjeux sont énormes et la coopération indispensable pour éviter une « guerre de l’eau ».