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Archives Conférences Contes

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VENDREDI 8 NOVEMBRE 2013

« Les Contes des Indiens d’Amérique du Nord, Anthologie de Stith THOMPSON »

Par Bertrand Fillaudeau,
Docteur en littérature française,
Traducteur et Editeur aux éditions Corti
Le recueil réalisé par le grand folkloriste Stith Thompsonn (1885-1976) – le Thompson de la célèbre classification Aarne/Thompson – demeure indépassable car il a eu accès aux meilleures sources anciennes et a pu profiter des collectes du XIXè siècle. S’intéressant à l’ensemble de l’Amérique du Nord, Thompson a retenu un ensemble de près de 100 contes – ceux qu’il estimait les plus représentatifs des différentes tribus et il les a organisés en neuf chapitres mettant en relief la variété et l’originalité des types de contes (Des histoires mythologiques aux contes des truqueurs, des contes des Héros aux Voyages dans l’autre monde).


VENDREDI 6 DECEMBRE 2013

La « patience » des figures féminines dans les contes de transmission orale

Par Nicole Belmont,
Enseignant-Chercheur à L’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociale


On parlera de ces héroïnes qui subissent persécutions, bannissements, voire mutilations, sans qu’il leur soit possible de se justifier. Elles finissent par être réhabilitées, retrouvant, en particulier, leur identité et leur place dans la société. On s’interrogera également sur la figure de Grisélidis, ainsi que sur l’outrance et le succès de son histoire.


VENDREDI 10 JANVIER 2014

« Le Roi Salomon : un répertoire international pour un roi de Justice »

Par Catherine Zarcate,
Conteuse, Formatrice, Auteur

La constitution de l’important répertoire autour du
Roi Salomon, unissant les sources traditionnelles
juives, arabes, éthiopiennes, yéménites, etc., a
demandé à Catherine Zarcate plusieurs années de
recherche, en plusieurs langues.
A la fois fantaisistes, profondes et populaires, ces histoires ont étonné les publics, c’est pourquoi elle
a souhaité l’éditer avec sa bibliographie. Sa sortie chez Flies France est l’heureux accomplissement de trente ans de « vie commune » avec ce roi, dont la figure éternelle du juste l’a tant nourrie.


VENDREDI 7 FEVRIER 2014

« Prince et Princesse... Exploration de la relation Féminin-Masculin dans les contes de fées »

Par Chantal Delacotte,
Géographe, professeur agrégé et enseignante de l’Enseignement Supérieur.

Conteuse, en 2004, elle a créé l’association « Autour de Marie-Louise von Franz » en hommage à celle qui fut une des plus proches collaboratrices de Jung et une pionnière dans l’interprétation psychologique des contes de fées.

La relation entre Féminin et Masculin tisse un thème majeur des contes merveilleux. Un large éventail va du couple Prince et Princesse, aux duos Frérot-Sœurette, Père-Fille, sans oublier les femmes de Barbe Bleue et bien d’autres encore...

Le héros et l’héroïne du conte parcourent des chemins d’initiation qui sont les nôtres. En miroir de nos « couples intérieurs », ils nous enseignent sur notre humanité : c’est ce que propose l’approche jungienne d’interprétation psychologique des figures d’hommes et de femmes dans les contes de fées


VENDREDI 4 AVRIL 2014

« Des épisodes d’une légende au conte philosophique : la geste de Gilgamesh »

Par Florence Malbran-Labat,
Directeur de Recherches émérite,
Membre du laboratoire Archéorient

Gilgamesh régna, nous dit la tradition, au 28ème siècle av. J.C., sur le royaume d’Uruk en basse Mésopotamie, entre l’Euphrate et le Tigre. Ce roi est une figure à la fois historique et légendaire, si prestigieuse que sa geste se répandit dans tout le Proche-Orient ancien.

Il fut d’abord le héros de contes et légendes qui appartenaient à la tradition orale sumérienne, puis, une fois l’écriture cunéiforme inventée à la fin du 4ème millénaire, ses hauts faits firent l’objet de plusieurs récits indépendants les uns des autres. Ils mettent en scène sa force et son courage et narrent comment il affronta des monstres tels que le Taureau céleste ou le redoutable gardien de la forêt des cèdres.

Puis, au cours de siècles, ces épisodes épiques qui appartenaient au fonds culturel de tous les pays sur lesquels rayonnait la civilisation mésopotamienne furent repensés, réorganisés en une oeuvre unique.

A travers le personnage de Gilgamesh caractérisé à la fois par sa violence, sa démesure, sa vaillance fut organisé un conte philosophique illustrant l’impossible quête de l’immortalité pour l’homme le plus puissant fût-il. La quête vaine de ce héros le conduit, au terme de ses voyages au-delà du monde des humains, au renoncement : l’épopée de Gilgamesh glorifie finalement l’acceptation de sa condition, la recherche d’un bonheur à sa mesure et d’une juste ambition qui, à travers ses hauts faits, perpétue sa mémoire dans les siècles à venir.

Cette oeuvre majeure de la littérature, disparue pendant près de deux millénaires, a été redécouverte à la fin du 19ème siècle et, depuis lors, a fait l’objet de traductions multiples. Elle est maintenant considérée comme la plus ancienne épopée, dans laquelle s’entrelacent des thèmes qui seront ceux de textes bien postérieurs : voyage au bout du monde par un héros qui triomphe des pires obstacles, amitié virile , vision de l’au-delà, réflexion sur l’homme face à la mort, son désespoir et sa nécessaire acceptation de la volonté divine.


VENDREDI 13 JUIN 2014

« Le Père Noël : une très vieille histoire de hotte »

Par Karin Ueltschi, Professeur de langue et de littérature du Moyen-Âge, Université de Reims Champagne-Ardenne

La hotte semble avoir pour fonction de prodiguer des vivres aux hommes. Mais notre porteur de hotte, surtout lorsqu’il apparaît en saint Nicolas, est double : habillé de rouge, il est flanqué d’un principe contraire, noir, qui reçoit des noms variés : Père Fouettard en est sans doute la variante la plus répandue en France. Le Fouettard punit. Mais il fait pis. Il représente une autre fonction potentielle de la hotte.
La sienne en effet est vide : il représente la menace d’emporter quelque chose, ou quelqu’un, qu’il est susceptible d’emporter dans cet ailleurs dont il vient. La hotte et ses nombreuses variantes – boîtes, sacs, charrettes, est un véhicule transporteur d’âmes.

Le Père Noël ne fait qu’actualiser l’antique scénario de la mort (on est emporté) mais aussi de la renaissance (l’abondance, la lumière qui revient au tournant du solstice, avec l’Enfant) : on raconte toujours la même et immémoriale histoire à travers des chiffres poétiques variés. La hotte en est un.


VENDREDI 10 OCTOBRE 2014

« Troie va périr. A qui faut-il s’en prendre ?
A une femme ? A une déesse ? »


Par Jean-Louis Backès ,

Professeur Emérite de Littérature comparée à Paris-IV Sorbonne, Directeur de l’Equipe de recherche « Littérature et Musique »

L’Iliade ne raconte qu’un bref épisode de la guerre de Troie. Elle ne prétend pas donner une vue synthétique du conflit. La question des responsabilités est diffuse dans tout le poème. Divers personnages suggèrent des noms. On accuse parfois Hélène, parfois on l’estime innocente. On évoque des dieux, et surtout des déesses. On fait de très rapides allusions à de très vieilles histoires : le jugement de Pâris, le premier siège de Troie. — Le poète lui-même a-t-il un avis ? Il reste très discret. De toute façon, son idée de la responsabilité n’est pas tout à fait la nôtre. Il faut en dire autant de sa vision de la fatalité.


VENDREDI 7 NOVEMBRE 2014

« Contes et représentations de l’impensable »

Par Anna Angélopoulos, Traductrice et Psychanalyste - Auteur du catalogue raisonné du conte grec et de l’anthologie : "Contes de la nuit grecque »

Le conte oral transmet une pensée en image. L’on y repère souvent des points ou des tâches aveugles, c’est-à-dire, des lacunes dans la transmission dues à des oublis du conteur.

La manière singulière du conte populaire à traiter la transmission de l’impensable à travers ces motifs aveugles qui font trou dans le récit, est analysé par l’auteur dans quelques exemples de contes oraux grecs.


VENDREDI 5 DECEMBRE 2014

« Les paraboles dans l’enseignement soufi »

Par Kudsi Erguner,
Architecte et musicologue,
Auteur du livre « La flûte des origines »
Collection Terre Humaine chez Plon

Le monde matériel qui nous entoure ainsi que les événements historiques qui nous sont transmis par des textes sacrés ou par l’histoire, ont à la fois un sens temporel et intemporel.

L’enseignement oral et écrit du soufisme nous dévoile à travers les paraboles, les événements bibliques et historiques pour mieux nous comprendre nous-mêmes et pour donner un sens intemporel à ce que nous vivons.

Je propose donc d’évoquer et d’éclaircir ces questions profondes et complexes à travers des paraboles simples issues des textes de Roumi et Attar, deux personnages piliers de l’enseignement Soufi.


VENDREDI 9 JANVIER 2015

« Rencontre avec une conteuse »

Par Praline Gay-Para, Conteuse et Auteure
Praline Gay-Para raconte depuis 1981 pour dit-elle « questionner le monde. » Curieuse de répertoire, elle traduit et publie des ouvrages pour tous les âges. Elle crée des spectacles et explore des formes artistiques diverses (marionnettes, théâtre, langue des signes, etc.)

Nous lui demanderons de retracer son parcours et de nous présenter son expérience de recueil de récits de vie en milieu urbain.


VENDREDI 6 FEVRIER 2015

« Calvino collecteur ou conteur ? »

Par Fabienne Thiéry, Conteuse et formatrice

On connaît l’œuvre littéraire de Calvino, écrivain italien majeur du 20ème siècle.

Les conteurs apprécient le vaste ensemble des contes populaires de la Péninsule (Contes populaires italiens. Ed. Denoël. 4 vol.) composé en réadaptant et harmonisant des sources disparates.

Comment Calvino a-t-il navigué dans cet océan d’histoires, comment s’est-il pris au jeu de l’oralité ?

En explorant sans boussole les traces écrites des traditions orales, en retissant des contes effilochés, il a découvert sa propre voix de conteur, jubilatoire et savoureuse.


VENDREDI 6 MARS 2015

« Le conte chamanique
et Merlin l’Enchanteur »

Par Chantal Delacotte,
Professeur agrégée de géographie et enseignante de l’enseignement supérieur, géographe- anthropologue

Les contes « chamaniques » arctiques, sibériens ou amazoniens, manifestent la vision animiste d’un monde où tout a une âme et où tout est inter-relié, de l’humain à l’animal et du végétal à l’étoile. Mais leurs puissantes symboliques sont aussi proches de nous comme celle, par exemple, de Merlin l’Enchanteur, grand chaman occidental !

Nous visiterons les contes chamaniques lointains et, aussi, les échos chamaniques des contes de « chez nous ».


VENDREDI 3 AVRIL 2015

« L’importance de la littérature
orale au XXIème siècle »

Par Marc Aubaret,
Ethnologue et directeur du Centre Méditerranéen de littérature orale (CMLO)

La littérature orale est une vieille dame que l’on a toujours peur de voir disparaître, mais chaque fois qu’on la croit morte, la voilà qui rajeunit et s’adapte aux nouvelles formes de la société. Aujourd’hui encore, elle continue de nous surprendre, fréquentant les réseaux sociaux et la création contemporaine.

Pourquoi et comment est-elle capable de se réadapter à des changements aussi radicaux ? Comment analyser sa jeunesse permanente ? Comment l’étude de cette réadaptation spécifique peut-elle nous permettre de mieux l’utiliser, de mieux la défendre, d’en faire une partenaire pour gérer nos problématiques contemporaines ?

Marc Aubaret nous exposera ses hypothèses sur cette longévité exceptionnelle et nous dira pourquoi ces récits sont encore très importants pour le XXIème siècle. A partir d’une définition des différents genres constitutifs de la littérature orale et d’une rapide analyse de leurs fonctions, il nous amènera à mieux percevoir l’importance des structures narratives et symboliques de ces narrations dans ce processus de longévité.


VENDREDI 5 JUIN 2015

« Il était un roi de Thulé… ». Cycles et métamorphoses d’un objet qu’on jette à l’eau »

Par Charles Delattre, Enseignant-chercheur à l’université de Paris Ouest Nanterre - Maître de conférences en langues et littératures grecques

« Il était un roi de Thulé

À qui son amante fidèle

Légua comme souvenir d’elle,

Une coupe d’or ciselé.

(…)

Sous le balcon grondait la mer.

Le vieux roi se lève en silence,

Il boit, frissonne, et sa main lance

La coupe d’or au flot amer ! »

Dans une célèbre ballade traduite par G. de Nerval, Goethe évoque la figure d’un mystérieux roi de Thulé qui, en souvenir d’une ancienne maîtresse, préféra jeter à la mer une coupe en or qu’elle lui avait léguée plutôt que de laisser cette coupe en héritage.

Ce geste en rappelle bien d’autres : les histoires sont pleines d’objets en métal précieux, anneaux, couronnes ou coupes, que leur possesseur jette à l’eau. Et ceux qui passent devant une fontaine ou un puits connaissent l’attrait que représente le fait de jeter au fond une pièce de monnaie. Mais il ne suffit pas de jeter, car l’objet peut ressurgir, pour le plus grand bonheur, ou le malheur, de son propriétaire… De Polycrate de Samos, dans l’Antiquité grecque, au Seigneur du Mal dans le Seigneur des anneaux de Tolkien, on voit se dessiner une constellation qui fait de l’objet un véritable personnage, dont les tribulations sont au cœur de l’histoire.

La conférence aura pour but de retracer le parcours de ces différents objets, dans l’eau et hors de l’eau, et de comprendre ce qui peut se jouer à la fois dans les contes, les histoires que l’on raconte, et dans les rituels, les histoires que l’on vit.


VENDREDI 9 OCTOBRE 2015

« Pouchkine conteur »

Par Jean-louis Backès ,

Professeur Emérite de Littérature comparée à Paris-IV Sorbonne Directeur de l’Equipe de recherche « Littérature et Musique »

Qu’il écrive en vers ou en prose, qu’il se consacre à des formes courtes ou à des formes relativement longues, Pouchkine a toujours privilégié le récit. Il lui faut des personnages et des événements. Il invente le plus souvent ses histoires, mais il ne dédaigne pas de les emprunter à d’autres, par exemple à Shakespeare. Il a une grande passion pour les contes et les conteurs de son pays. Il en imite volontiers, fort librement, les différentes manières. Les poèmes qu’il a expressément qualifiés de « contes », inspirés de sources diverses, sont encore aujourd’hui dans la mémoire de quiconque parle le russe.


VENDREDI 6 NOVEMBRE 2015

« L’enfant comestible dans les contes grecs »

Par Anna Angélopoulos,

Traductrice et Psychanalyste, Auteur du catalogue raisonné du conte grec et de l’anthologie : "Contes de la nuit grecque »

Le héros de plusieurs contes merveilleux est un « enfant comestible ». Dans mon exposé, je parlerai des contes appartenant au cycle de ce tout petit héros qui est persécuté par des ogres et des sorcières, ou même parfois par ses propres parents devenus cannibales. Des figures dévorantes du folklore grec, telles que les lamias, les gorgones, les ogres et les ogresses, sont ambivalentes dans les contes, car elles peuvent à la fois accueillir et persécuter les petits enfants, devenus leurs proies.
Je traiterai ainsi de plusieurs contes mettant en scène un héros minuscule :
« Petit Cul », « Grain de Poivre », « Demi-Cul » et « le garçon qui vole les trésors de l’ogre », tous récits qui plaisent bien aux enfants selon les témoignages des folkloristes.
Je présenterai enfin le conte grec « Avgerinos et Poulia » mettant en scène un couple frère-sœur, des enfants persécutés par leur marâtre qui se transforment en étoiles. Ce motif de métamorphose existe uniquement en Grèce et n’est pas répertorié dans les classifications internationales AT/ATU.


VENDREDI 4 DECEMBRE 2015

« Le Père Noël : une très vieille Histoire de hotte »

Par Karin Ueltschi,

Professeur de langue et de littérature du Moyen-âge Université de Reims

Lors des nuits les plus noires et les plus froides de l’année se joue le drame de la graine tombée en terre qui doit mourir pour donner naissance à une nouvelle plante ; au cœur de l’hiver est fêté un grand porteur de hotte. La hotte semble avoir pour fonction de prodiguer des vivres aux hommes. Mais notre porteur de hotte, surtout lorsqu’il apparaît en saint Nicolas, est double : habillé de rouge, il est flanqué d’un principe contraire, noir, qui reçoit des noms variés : Père Fouettard en est sans doute la variante la plus répandue en France. Le Fouettard punit. Mais il fait pis. Il représente une autre fonction potentielle de la hotte. La sienne en effet est vide : il représente la menace d’emporter quelque chose, ou quelqu’un, qu’il est susceptible d’emporter dans cet ailleurs dont il vient. La hotte et ses nombreuses variantes – boîtes, sacs, charrettes, est un véhicule transporteur d’âmes. Le Père Noël ne fait qu’actualiser l’antique scénario de la mort (on est emporté) mais aussi de la renaissance (l’abondance, la lumière qui revient au tournant du solstice, avec l’Enfant) : on raconte toujours la même et immémoriale histoire à travers des chiffres poétiques variés. La hotte en est un.


VENDREDI 8 JANVIER 2016

« La mélodie des mots »

Par Jean- Jacques Fdida,

Auteur, musicien, Conteur et metteur en scène

La conférence proposée ouvrira d’abord sur la dimension initiatique de la parole dans le conte et plus généralement dans la tradition populaire : - Etroit rapport entre les deux champs de l’oralité : manger et dire.

  • Du mets au mot : formulettes, rimes et jeux de l’enfance
  • L’échange verbal comme lieu de reconnaissance entre héros et héroïne.
    On abordera ensuite les inventions ludiques autour des mots comme un désir réel et profond de transformer le monde, s’extraire du corps réel, sortir du concret et du contingent. La parole a en ce sens faculté de délire, dire ce qui n’est pas ou ce qui pourrait être, et constitue pour l’homme le moyen de créer des mondes, de façonner, refaire la vie, voire établir une filiation. Plusieurs développements seront ainsi donnés à la capacité démiurgique de la parole :
  • Créations, recréations et récréations
  • Rapport à la filiation à travers le passage des mots
  • Les différents degrés d’écoute et de lecture

VENDREDI 5 FEVRIER 2016

« Le conte merveilleux et le mythe »

Par Lise Gruel-Apert,

Maître de conférences de civilisation et de linguistique russe, Université de Rennes II

Faut-il à nouveau qualifier les contes merveilleux de « mythiques » comme le souhaitait Propp dans ses écrits, dont sa Morphologie du conte merveilleux ? Le point de vue de Propp, à tort taxé de formaliste, est donné. Il serait nécessaire d’envisager à nouveau le rapport du conte merveilleux au mythe (sur le matériau du conte russe, du mythe grec, etc.). La réflexion peut être étendue à d’autres traditions de contes, dont le conte français / breton.


VENDREDI 11 MARS 2016

« Conteuse d’aujourd’hui »

Par Karine Mazel-Noury, Conteuse
Karine Mazel-Noury est conteuse depuis 20 ans au sein de la Cie Les Mots Tissés qu’elle a fondé (www.lesmotstisses.org). Pour elle, raconter est une façon de donner en partage les grandes questions humaines. Son répertoire est constitué de contes traditionnels et de créations personnelles. Elle considère que l’art du conteur est un art du langage, un art du spectacle minimaliste ainsi qu’un art du rêve collectif. Karine Mazel-Noury ne cesse de s’interroger sur les conditions de la modernité de la parole conteuse. Comment cette parole ancienne peut-elle dialoguer avec les gens d’aujourd’hui, dans le monde d’aujourd’hui ? Elle témoignera de son parcours et de sa réflexion en s’appuyant sur son travail autour, entre autre, de « l’hymne à Démeter » et de « La Légende de Thi Thiet ».


VENDREDI 8 AVRIL 2016

« La blanche biche, une poétique de l’imaginaire »

Par Brigitte Charnier,

Docteur es lettres, rat- tachée au CRI de Grenoble université Stendhal

Le motif de la blanche biche, tel qu’il apparaît à travers divers contes, met en scène une chasse nuptiale. L’observation de différents textes rendront visible l’intemporalité de ce scénario, dont ni les sources mythiques, ni la thématique connue des lais et des romans arthuriens, ne peuvent être occultées. Ce scénario constant ne résiste cependant pas à l’analyse de la complainte de la tradition orale, « la blanche biche », dont le final se différencie des contes et récits mythiques. En s’appuyant néanmoins en première analyse sur le « scénario constant », présent dans la vingtaine de variantes de la complainte, il est possible de proposer plusieurs grilles de lecture mettant en relief qui se cacherait derrière la blanche biche et, plus précisément, sous le prénom récurrent de la jeune fille de la complainte, Marguerite.



VENDREDI 10 JUIN 2016

« Une si longue transmission... »

Par Jean Loïc Le Quellec,

Diplômé de l’École pratique des hautes études (paléoécologie du quater-naire) Docteur en anthropologie, ethnologie et préhistoire, Directeur de recherches au CNRS

On a souvent dit que les mythes et les contes ont « traversé les siècles », ou même que leur transmission remonterait à la Préhistoire. Comment prouver de telles affirmations ? Qu’en est-il vraiment ? Peut-on vraiment remonter aussi loin dans une tradition orale ? Nous verrons qu’il est possible de démontrer que certains mythes sont transmis depuis plusieurs dizaines de milliers d’années.


VENDREDI 7 OCTOBRE 2016

« Les origines de la femme dans les mythologies du cercle polaire à l’Océanie" »
Par Edith Vuarnesson, conteuse, ancienne bibliothécaire, formatrice

Qu’elle soit ou non créée par un démiurge
Qu’elle vienne du ciel ou des entrailles de la terre
Qu’elle naisse d’un animal ou des rêves de l’homme
Qu’elle sorte d’un vase dont elle épouse les formes,
D’un arbre ou de l’écorce d’un fruit,
Qu’elle soit désirée ou crainte,
La femme, quant à ses origines, a suscité chez certains peuples un imaginaire extrêmement riche et poétique que nous découvrirons à travers les récits cosmogoniques des Esquimaux, des Indiens d’Amérique, des peuples d’Afrique Noire ou d’Océanie.
Ces récits nous sont parvenus depuis le XIX° siècle, grâce à des explorateurs, des aventuriers, ou des ethnologues qui les ont collectés avec passion pour notre plus grand plaisir.


VENDREDI 4 NOVEMBRE 2016

« « Hommage aux contes de Luda, conférence contée »

Par Muriel Bloch, conteuse

Ludmilla Makowsky, Luda Schnitzer du nom de son mari critique de cinéma, est née à Berlin de parents russes en 1913. Elle suit des études de dessin, puis de journalisme. Sculpteur, traductrice de russe, historienne du cinéma russe, elle écrit également de nombreux contes pour les enfants (en particulier des contes russes illustrés par Bilibine ... ) , sous le nom de Luda . Elle vivait à Paris. Elle y est morte en 2002.
la plupart de ses recueils sont épuisés, voilà pourquoi j’ai souhaité publier une anthologie, récemment parue chez Gallimard /Giboulées en 2015.
Son dernier recueil : « 365 contes de gourmandises » avait été réédité chez ce même éditeur en 1999.
elle a également publié « Ce que disent les contes » aux éditions du Sorbier, un ouvrage théorique de référence, paru en 1981, période dite du Renouveau de cette discipline.
Ayant eu la chance de la fréquenter pendant plusieurs années, et ayant également eu le privilège d’enregistrer quelques uns de ses contes, je souhaiterai présenter celle qui fut « mon maître », la singularité de son travail et particulièrement son écriture reconnaissable entre toutes.


VENDREDI 9 DECEMBRE 2016

« « Les contes inuit » »

Par Sylvie Teveny, formation en ethnologie, diplômée de langue et culture inuit à l’Inalco, directrice de l’association Inuksuk- Espace culturel inuit

La mythologie inuit unit les hommes et les animaux dans l’origine et la création du monde. Elle codifie et régule les rapports de la société inuit au monde animal et à son environnement. Les esprits (inuat) de la terre, du ciel et de la mer y contrôlent tous les êtres vivants. Cette conférence vous emmènera à la découverte du peuple inuit et de sa mythologie sur une trame de repères généraux liés au rapport au milieu naturel et notamment au monde animal, ainsi qu’à l’univers chamanique.


VENDREDI 6 JANVIER 2017

« Conter en s’inspirant des techniques de cinéma" »

Conte et cinéma ne seraient-ils pas proches cousins ? Par Pascal Quere, conteur

C’est ce que j’espère vous prouver en remontant le fil du temps et en explorant les détails de nombreux films qui fourmillent d’exemples (et d’idées) qui peuvent aider le conteur à dire ses contes avec davantage de maîtrise, d’inventivité, de fantaisie et de dynamisme.



VENDREDI 3 FEVRIER 2017

« Contes et éveil psychique »

Par Edith Lombardi, psychologue clinicienne, utilise les contes en médiation, auteure de plusieurs livres sur le sujet, et formatrice au conte et aux ateliers contes à visée thérapeutique

Le conte de Hans-mon-hérisson a pu aider Justin, un garçon atteint de trisomie, à sortir du silence morose et résigné dans lequel il était englué. D’autres enfants souffrants ont saisi la voie des contes pour trouver images, supports, leur permettant de construire les repères dont ils avaient besoin. Tous ces chemins nous permettent d’entendre comment le conte leur a fait invitation, les soutenant dans leur effort pour former leur propre parole.


VENDREDI 10 MARS 2017

« Contes sans paroles. Ce que disent les images de l’Athènes classique »

Par Charles Delattre, Enseignant-chercheur à l’université de Paris Ouest Nanterre
Maître de conférences en langues et littératures grecques

Conter, c’est entrer dans le courant d’une histoire, c’est suivre le fil d’une narration. Une image, au contraire, c’est un arrêt sur pause, c’est un instantané qui interrompt le passage du temps et concentre le regard sur un moment, un épisode isolé. Face à l’image, le conteur a la tentation de restaurer l’histoire en mouvement, de créer un avant et un après, de reprendre l’initiative en relançant la machinerie du récit. L’image ne peut-elle donc servir que d’illustration à un épisode du conte ? N’est-elle qu’un point de départ, un prétexte face au récit tout-puissant ? Ou n’est-elle pas au contraire ce qui excède le conte, ce qui multiplie les possibilités du récit, à l’aide de dispositifs proprement iconographiques que le récit ignore ? Comment le conteur peut-il faire pour traduire l’ensemble d’une image en récit, sans oublier ce qu’aucun récit ne peut normalement rendre ? Ces questions se posent par exemple à ceux qui veulent utiliser les images peintes par des Athéniens sur des vases à l’époque classique pour raconter les mythes qui semblent s’y rapporter : Thésée et le Minotaure, Ulysse et le Cyclope sont-ils vraiment les mêmes en conte et en image ?


VENDREDI 21 AVRIL 2017

« Comment bien se servir d’Ovide »

Par Catherine Salles Agrégée et Docteur ès lettres - Professeur émérite de latin et civilisations antiques à Paris X Nanterre.

Pour celui qui est à la recherche de belles légendes, l’œuvre d’Ovide (Métamorphoses, Fastes, Héroïdes) offre un vaste répertoire de mythes grecs et latins.
Mais il faut oser prendre des libertés : sabrer les textes trop longs, supprimer des détails, se concentrer sur quelques personnages, en mettre d’autres en scène comme dans un dessin animé.
C’est alors que l’auditoire, des enfants aux adultes, sera fasciné.


VENDREDI 9 JUIN 2017

« Geneviève Massignon "une collecte passionnée de bouche à oreille »

Par Odile Uhlmann-Faliu, conservateur général des bibliothèques, chercheuse en littérature orale, linguiste, ethnologue et musicologue.

Linguiste, ethnologue et musicologue, Geneviève Massignon (1921-1966) est une personnalité mal connue des amateurs de contes. Si l’on connaît ses contes corses ou l’anthologie De bouche à oreille, rééditée chez Corti en 2006, la quasi-totalité de ses collectes folkloriques reste inédite. Spécialiste des parlers d’Acadie, elle a étudié la chanson populaire, et rédigé pour le CNRS les trois volumes de l’Atlas linguistique et ethnographique de l’Ouest. Décédée à quarante-cinq ans, ses archives (papiers et enregistrements sonores) ont été données à la Bibliothèque nationale de France par sa famille. La partie consacrée aux contes (France, Corse, Acadie, Kabylie) est en cours d’inventaire, pour être rendue accessible aux chercheurs et amateurs.


VENDREDI 6 OCTOBRE 2017

« Le Manger pour Cœur * » 3 en 1
* expression réunionnaise pour désigner le conte.
Par Gigi Bigot, conteuse

1 -Les pieds sur terre, la tête dans les étoiles.

A quoi ça sert de raconter des histoires ? Le poétique n’est-il qu’évasion du réel ou offre-t-il à celui qui parle une place pour être au monde ? Comment la parole symbolique peut-elle cohabiter avec le rationnel et l’informatif ?
Pour y répondre, Gigi Bigot s’appuiera sur sa recherche universitaire mais aussi sur son parcours professionnel et son travail au sein du mouvement ATD Quart Monde.

2 – Les mets à la bouche : Auberge espagnole :
nous partagerons le pique nique : chacun(e)
apporte de quoi partager avec les autres.

3 – Les mots à la bouche : Un tour de contes
en guise de dessert.

Bon appétit !

Cette conférence gourmande et contée se déroulera en deux temps : la conférence aux horaires habituels, puis « les mets à la bouche, les mots à la bouche » de 13h à 16h, ouverts uniquement aux personnes ayant suivi la conférence le matin.


VENDREDI 10 NOVEMBRE 2017
« Le fantastique univers
des contes tziganes »

Par Claude LECOUTEUX, professeur émérite de littérature et de civilisation médiévales à l’Université PARIS IV Sorbonne

Vilipendés, ostracisés, chargés de tous les maux de nos sociétés, les Tziganes possèdent une riche culture orale qu’Henri de Wlislocki recueillit en Transylvanie entre 1883 et 1890. Ethnologue de terrain avant la lettre, il accompagna une tribu de Roms dans ses pérégrinations, faisant fi des idées reçues. Il fut l’un des premiers à s’intéresser aux traditions de ce peuple. Les contes qu’il a rassemblés sont sans doute les plus dépaysants qu’il nous a été donné de lire.


VENDREDI 8 DECEMBRE 2017
« Raconter les mondes nocturnes :
Revenants, fantômes,
du proche et du lointain »
Par Fabienne Thiery, conteuse

Venant d’outre tombe ou d’un intermonde, ils font irruption par des signes insolites, obsédants, ou sous la forme illusoire de vrais vivants, le temps d’une brève rencontre, ou d’une longue cohabitation.
Discrets ou tapageurs, on peut dire que si les revenants se décarcassent pour nous hanter, c’est bien pour faire parler d’eux ! Les conteurs ne peuvent pas leur refuser cet honneur.

Il faudra néanmoins apprendre à naviguer entre les récits plus ou moins consistants de la mythologie spectrale, des contes traditionnels aux oeuvres littéraires.

Fabienne Thiéry, depuis 1980, est familière des répertoires chinois où tout un peuple multiforme de revenants inventifs se déploie à travers des récits populaires ou littéraires.
Sur ce thème, elle a publié un recueil : Amis de la nuit . Ed. HongFei


VENDREDI 12 JANVIER 2018
« Le génie du Phénix à travers l’art du conte : mort et métamorphose du conteur
et de son auditoire »

Par Nathalie Krajcik Belanger, conteuse, illustratrice et scuplteure

Les contes exposent à travers les péripéties de la vie une large palette d’expériences dont celles de la mort et des métamorphoses. Quels peuvent en être les effets sur le conteur et son auditoire ? Sont-ils différents l’un de l’autre ? Utilité, sens, fruits ? Nous explorerons différentes possibilités pour mieux nous familiariser avec tous ces visages. Découvrir si elles parlent uniquement de limite, de frontière, ou d’un cycle, d’un processus ?


VENDREDI 2 FEVRIER 2018

« A la découverte des 1001 nuits »
Conférence contée
Par Pascal Quéré, Conteur

Il existe mille et une façons d’aborder les Mille et une nuits, et mille et un itinéraires pour y pénétrer. Pascal Quéré nous fera découvrir ce chef d’œuvre mythique de la littérature universelle qu’il connaît bien, pour l’explorer avec passion depuis 1982.
Une plongée dans un monde foisonnant, résonnant de fantaisies et de merveilles, où sont abordés, sans fard les réalités d’un monde plus proche de nous qu’il n’y paraît de prime abord :
Histoire du recueil
Différentes traductions
Genres des récits
Thèmes abordés par les contes
Technique des récits-gigognes
Etc.


VENDREDI 9 MARS 2018

« Le sang comme circulation
entre le divin et l’humain »
Par Brigitte Charnier, docteur es lettres, membre de la société de mythologie française et des arts du récit (Grenoble)

Il sera question dans cette communication du sang comme circulation entre le divin et l’humain à travers les mythes de la création, de la fertilité, des rites initiatiques. La dualité du sang symbole autant de vie que de mort explicitera comment est né un imaginaire plus ou moins négatif de la femme ouvrant la porte à des croyances véhiculées depuis l’antiquité. Ce côté sombre se retrouve aussi dans la cohorte des « chasseurs » envahis par le sang noir.
Mais ne serait-ce pas là un lien indéfectible avec le
divin ?


VENDREDI 6 AVRIL 2018
« Contes Bouddhistes »
Par Pascal Fauliot, auteur, conteur

Pascal Fauliot a pris goût à l’art du conte dès son adolescence en écoutant des maîtres d’arts martiaux raconter des récits d’enseignement imprégnés de bouddhisme. Il les raconte à son tour et les publie chez Albin-Michel en 1981. Ce premier recueil connaîtra un succès international. A cette date, Pascal rejoint également le CLIO où il co-écrit avec Bruno de la Salle plusieurs récits musicaux pour France-Culture et le Festival d’Avignon. Devenu l’un des pionniers du Renouveau du Conte, il ne cessera de collecter et raconter des contes et légendes asiatiques, de les réécrire pour la collection « contes des sages » au Seuil (notamment bouddhistes, zen et samouraïs). Il est aussi aujourd’hui le directeur artistique du Festival du Légendaire et dirige la collection « ApprentisSages » chez Cipango.

Après une introduction sur l’origine et le sens du bouddhisme, ses différentes écoles et traditions, seront abordés les genres narratifs qui en sont imprégnés : récit historique, légende, hagiographie, épopée, apologue, kôan... Des histoires qui mettent en scène des personnages caractéristiques de cette sagesse : moines, ermites, bodhisattvas, mais aussi des maîtres zen iconoclastes, des yogis fous, des guerriers adeptes de la non violence. Quelques récits s’attachent à valoriser le féminin sacré, à travers des figures emblématiques comme la Reine Yeshe Tsogyal, Machik la yogini, la fille du Roi-Dragon, la poétesse Izumi Shikibu ou la déesse Prajna, la Mère de tous les Bouddhas.
Tout en transmettant et illustrant les grands principes de cette spiritualité, ces contes font voyager dans les civilisations influencées par le bouddhisme à travers la poésie, la calligraphie, la cérémonie du thé, les arts martiaux, le théâtre et la peinture.


VENDREDI 1er JUIN 2018

« Histoires d’histoires »

Par Bruno de La Salle, conteur, formateur et auteur (auteur notamment de plusieurs ouvrages dont le dernier en date est « Lettres à un jeune conteur » publié aux éditions Hesse en 2016).

Raconter ou écouter une histoire demeure le moyen le meilleur, le plus simple, le plus vivant, le plus accessible pour partager une idée, une impression, une émotion. Les histoires sont en quelques sortes des lettres et les conteurs des facteurs d’histoires. Nous qui sommes amoureux des contes et tout en même temps leurs ambassadeurs nous pouvons nous amuser à montrer combien elles peuvent nous aider.
Puisqu’il nous faut un jour ou l’autre montrer ce qu’elles nous ont appris racontons les histoires des histoires. Racontons-nous des histoires qui nous parlent des histoires de leur comment et de leur pourquoi.


VENDREDI 4 OCTOBRE 2019

« Les dragons »

Par Bernard Sergent, agrégé d’histoire, docteur en histoire ancienne et archéologie, président de la Société de Mythologie française, auteurs de nombreux livres, principalement de mythologie comparée, dont le Dictionnaire critique de mythologie, avec Jean-Loïc Le Quellec (éditions du CNRS, 2017).

Nous aborderons les thèmes suivants :

  • les origines du dragon : leur nom en français ; quels sont les plus anciens dragons ; la nature intrinsèquement composite du dragon
  • les grandes zones « à dragon » : l’Asie orientale, l’Europe
  • à quoi servent les dragons ? A être tués ? Ou à être bénéfiques ?

VENDREDI 15 NOVEMBRE 2019
« Riquet (AT 500)
C. Perrault – C. Bernard et les autres »

Par Nicole Belmont : anthropologue, directrice d’études de l’EHESS, spécialiste des contes de tradition orale. Auteur, Et Pierre-Emmanuel Moog : DEA en anthropologie, spécialiste de Perrault

Le conte Riquet à la houppe de Charles Perrault est intrinsèquement littéraire. Pourtant il garde des traces de la tradition orale, notamment avec la scène chthonienne des préparatifs du mariage. Mais s’agit-il vraiment d’un épisode merveilleux, ou ne serait-ce qu’une illusion hallucinatoire ?


VENDREDI 7 FEVRIER 2020
« Le processus initiatique à l’œuvre
dans les contes »

Par Pascal Quere, conteur, formateur

Un conte présente sous une forme codée la transformation intérieure d’un personnage. Nous le découvrons dans son monde ordinaire, porteur de tous ses potentiels dont il ignore la valeur. Nous le suivons sur son chemin de rencontres, d’épreuves, d’évolution jusqu’à ce qu’il soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans la vie. Il est aidé par des personnages qui connaissent les secrets du parcours, il est empêché par d’autres qui ne peuvent accepter de le voir réussir ; il apprend, il découvre l’étendue de ses pouvoirs, il accède à la connaissance des choses cachées et il devient puissant, prêt à jouer son rôle pour la communauté, unissant les aspects masculins et féminins, maléfiques et bénéfiques de son être.

C’est ce qu’on appelle « l’initiation ». Le conte garde trace de cet apport essentiel à l’humanité depuis « la nuit des temps ».

A travers de nombreux exemples choisis dans des contes traditionnels, mais aussi dans des œuvres de fiction (romans, films, etc.), je vous propose de vous initier à l’initiation, une occasion de jouer avec des forces anciennes toujours neuves. Le but du conteur d’aujourd’hui est de respecter le message transmis, d’en préserver la valeur, d’en connaître les aspects essentiels afin d’en mieux offrir les perles de sagesse.


VENDREDI 6 MARS 2020
« Les contes étiologiques européens et le dit des plantes »

Par Galina Kabakova, maître de conférences de civilisation russe (Sorbonne Université). Elle a publié entre autres Contes et légendes étiologiques dans l’espace européen (2013) et D’un conte l’autre (2018) et de nombreuses anthologies de contes étiologiques aux éditions Flies France.

Le corpus étiologique européen accorde aux plantes une place assez modeste par rapport aux animaux. Et si les contes consacrés aux plantes ont souvent une diffusion limitée, il faudra se poser la question sur le succès de ceux qui traversent plusieurs traditions européennes, comme le conte-type ATU 779G « Le crime contre la graine » expliquant l’aspect actuel de l’épi.
Les contes nous suggèrent que l’intelligibilité était le propre de toute chose et de tout être vivant et que les plantes ne faisaient pas exception à cette règle. Sur quoi portaient leurs palabres ? Quels étaient leurs messages adressés aux humains ? Et pour quelles raisons ont-elles perdu le don de la parole ?



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